Le réchauffement climatique

La plupart des commentateurs de la crise énergétique qui s’annoncent oublient le réchauffement climatique lorsqu’ils évoquent les solutions possibles. Inversement, les avocats de la cause climatique oublient (ou ignorent) généralement qu’une crise énergétique se profile. Or, les deux problèmes sont étroitement imbriqués ; les prendre en compte en même temps change complètement la perspective et le type de solutions qu’il convient de mettre en œuvre de manière réaliste pour les surmonter.

 

 

L’urgence climatique

Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur le réchauffement du climat fixe pour objectif une réduction de 50 % de nos émissions de CO2 d’ici 2030 si nous voulons limiter le réchauffement à 2°C d’ici 2100. Les pays en développement ne disposant encore pas des moyens de maîtriser leurs émissions, cela signifie pour les pays industrialisés une diminution de 90 % !

Il faut absolument avoir cette exigence en mémoire lorsque l’on aborde les solutions énergétiques au pic pétrolier.

 

Si on raisonne sur le pic pétrolier seul

Le rapport Hirsch est un exemple typique de ce genre de raisonnement : les solutions qu’il envisage pour remplacer le pétrole reposent en bonne partie sur les pétroles non conventionnels et le charbon : de quoi faire exploser les émissions de CO2 et transformer le climat en cocotte-minute ! Or, c’est à l’inverse que nous appellent les accords de Tokyo et les objectifs européens de réduction des émissions de CO2.

 

Si on raisonne sur le climat seul

Mais les réponses élaborées par les états (comme le plan européen de réduction des émissions de CO2, adopté en décembre 2008), sont beaucoup trop lents et ne tiennent pas compte du fait que la création de nouveaux systèmes de production et de nouvelles infrastructures à l’échelle du défi énergétique nécessitera elle-même d’énormes quantités d’énergie abondante et bon marché. Or, c’est justement ce qui va manquer, et le contexte économique actuel, avec sa crise du crédit, n’arrange pas les choses. Il paraît donc peu probable que nous pourront effectuer une transition énergétique à l’échelle requise dans les temps impartis.

 

Pic et climat : un autre regard

Les solutions que nous pouvons mettre en place devront à la fois tenir compte de l’impératif de réduction drastique des émissions de CO2 et de la fin prochaine du pétrole abondant et à bon marché.