Le premier temps fort de Créteil en Transition

La pluie et le frais n’ont pas réussi à démobiliser les participants du premier temps fort de Créteil en Transition, samedi 25 mai. C’était sans doute un signe du ciel, puisque la journée était rattachée au Festival de l’Oh ! Des associations comme le Sel ou les Paniers de Créteil, s’étaient investies dans la journée, aux côtés des membres du collectif.

L’objectif de la journée était de faire découvrir au public ce qu’est la transition et de l’illustrer avec des présentations, des débats et des exemples concrets.

Nous nous sommes réfugiés dans les locaux de Madeleine Rebérioux pour installer l’accueil, les animations ludiques, scientifiques et créatives et les stands de l’opération « Donne tes trucs ». S’en est suivi tout l’après-midi un amical et joyeux va et vient d’objets de toutes sortes, échangés en un tour de main : livres, plantes, jeux, pots, dvd, etc, grâce à la monnaie de la journée intitulée « les tickets transition ».

Jean Claude Oliva a fait une présentation passionnante sur l’eau, dont la gestion, l’assainissement et la distribution sont délégués la plupart du temps à de grandes sociétés comme La Saure, Véolia et Suez, qui se partagent le marché en France. Cette gestion éloigne les usagers des décisions qui les concernent et fait monter le prix de l’eau. De grandes villes comme Paris ont décidé de reprendre « en régie » la gestion de l’eau et s’en félicitent. Il serait possible d’en faire autant dans le Val de Marne et à Créteil à condition de s’en préoccuper dès maintenant, avant que le marché avec la Lyonnaise des Eaux ne vienne à échéance.

Plus largement, la question de l’eau doit nous préoccuper car les conditions d’accès à l’eau potable, le dérèglement climatique et la pollution qui ne cessent de s’accroître vont impacter de plus en plus directement la vie et la santé des habitants de la planète. Nous constatons l’augmentation des phénomènes climatiques violents. Nous savons que la montée des eaux est inéluctable à cause de la fonte des glaces aux pôles et qu’elle entraînera des déplacements de population. Nous voyons aussi apparaître de plus en plus nettement des conflits d’usage autour de l’eau. La quantité d’eau qui sert à la consommation humaine ou à l’arrosage domestique diminue au profit d’autres usages, comme l’irrigation des cultures intensives destinées à l’exportation ou la fracturation hydraulique utilisée dans l’exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis.

Pour toutes ces raisons il est très important que la question de l’eau dans tout son cycle de vie soit abordée dans un débat citoyen afin que les usagers soient à même de prendre les décisions de gestion et de préservation qui les concernent.

Thomas Muniez a ensuite présenté le réseau des Villes en Transition de Paris Ile de France. Les villes développent des initiatives multiples, portées par des réseaux de collectifs citoyens. La transition s’appuie sur la psychologie du changement. Thomas Muniez et le réseau Villes en Transition se mettent au service de ces initiatives. Nous connaissons tous certains de ces projets, qui ont vocation à se développer comme les « vergers urbains », les « disco soupes », l’utilisation de monnaies locales, les « répare-cafés », la « Ruche qui dit oui ». D’autres initiatives sont à découvrir, comme les « Conférences gesticulées », les « Utopies concrêtes », l’utilisation des déchets dans des systèmes d’économies circulaires. Créteil en Transition s’inscrit dans ce mouvement et se structure petit à petit. Le réseau a déjà lancé des initiatives, comme les soirées Ciné-débat des Optimistes Offensifs, la création du site, d’une page facebook et d’un compte tweeter. Des projets concrets se mettent en place comme le jardin partagé au centre social Madeleine Rebérioux. Le réseau a vocation à s’étendre largement.

Plusieurs débats/tables rondes ont suivi les deux présentations. Ils ont permis de faire un peu de remue-méninge et de chercher ensemble des solutions concrètes pour économiser l’eau au quotidien, comprendre ce qu’était un bien public, un bien privé, lister les bienfaits de la mutualisation et de la solidarité. Nous avons aussi cherché comment changer la vie en la rêvant…

Voici quelques remarques et quelques propositions issues de ces débats :

Les réseaux de partage se développent dans tous les domaines. Ils répondent à un besoin de lien social, à un besoin de qualification, de partage et à un besoin économique. Tous les réseaux collaboratifs ont fixé leurs propres règles de fonctionnement. Acceptées par les utilisateurs, elles permettent de fonctionner sur la confiance, et cela fait du bien ! Les services sont échangés, les objets sont offerts, façonnés ou échangés dans les « Fab lab » les « ressourceries », les « objethèques », des services de partage ou de co-voiturage se développent grâce aux sites « We Share », « bla-bla car », « car sonar », etc. Ces fonctionnements collaboratifs permettent de voir autrement les questions de la propriété des biens, de la définition du « privé », des biens de « club », du « bien commun ».

Changer sa vie est-il possible grâce au rêve ? Oui, en partie, car le rêve, comme une vision idéale de l’enfance, qu’il soit réalisable ou qu’il relève de l’utopie, renforce la motivation pour faire vivre ses projets. Rêver permet de lutter contre les « insatisfactions de la vie ». Quelques pistes ont été proposées pour commencer à réaliser ses rêves : écouter son ressenti, sentir ce qui est bien pour soi, penser à soi, faire le lien entre ses propres rêves et des rêves partagés avec les autres, trouver les liens, essayer d’avancer même s’il y a un risque d’échouer.

Enfin, nous avons été enchantéEs (et embarquéEs) par le talent du groupe Dorageh qui nous a fait vibrer et danser au son de ses morceaux jazz, funk et Reggae. Un joli coup de plume aussi…

C’est dit, l’année prochaine on recommence !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.