La résilience

Qu’est-ce que la résilience ?

La résilience est la capacité des personnes, des communautés, des institutions, des entreprises et des systèmes à l’intérieur d’une ville à survivre, s’adapter, et grandir, quels que soient les « stress » qu’elle subit ou les chocs violents qu’elle encaisse.
Les chocs sont des événements graves, comme des incendies, tremblements de terre, inondations, conflits ethniques…
Les stress sont des phénomènes qui mettent en tension la ville de manière permanente ou régulière : pauvreté, manque chronique d’eau ou de nourriture, engorgement du réseau de transport, pollution, insécurité, chômage élevé, effets du changement climatique, intégration de migrants, pandémies, cyber-attaques…

La résilience a pour but de rendre la ville meilleure pour tous ses habitants, en particulier les personnes pauvres ou vulnérables, dans les périodes favorables ou difficiles.
Agir pour la résilience, c’est aider les villes à s’adapter et à se transformer face à ces challenges, à se préparer à l’attendu comme à l’inattendu.

Projet wikivillage Grand Paris

Source : REI / Architectes AAA, concours « Réinventer Paris ».

Ainsi, construire la résilience urbaine exige de comprendre les systèmes constitutifs de la ville, leurs interdépendances et les risques associés : il s’agit de de voir la ville de manière « holistique » .
En renforçant la trame de ces systèmes et en identifiant les chocs potentiels et les stress, une ville peut trouver une meilleure trajectoire de développement et améliorer le bien-être de ses habitants.

Evidemment, la plupart des villes ne sont pas en face d’un seul challenge, mais d’une combinaison de plusieurs challenges qui fragilisent sa résilience.
Ce fut le cas de l’ouragan Katrina en 2005 : son impact à la Nouvelle-Orléans a été exacerbé par les faiblesses qui lui sont propres : racisme institutionnel, violence, infrastructures vieillissantes, pauvreté, retard économique, environnement dégradé. Une basse résilience exacerbe les insuffisances d’une ville : plus exposée à des chocs externes, elle aura au final plus de difficultés à réagir et à revenir à la situation antérieure.

Les catastrophes naturelles sont aussi nombreuses dans les pays riches que dans les pays en développement. Mais les premiers sont mieux préparés. Dans le sud, la faible résilience a pour conséquence des destructions plus graves et un nombre de victimes humaines beaucoup plus élevé.

Donc, regarder la ville sous l’angle de la résilience permet de mieux concevoir les projets en répondant à plusieurs enjeux à la fois, résultat de l’anticipation, de l’analyse des risques, et d’une conduite de projet inclusive et intégrée.

 

Définitions et références

Holistique : l’anthropologie moderne considère les divers aspects de la vie sociale comme formant un ensemble solidaire, dont les diverses parties ne peuvent se comprendre que par le tout, qui leur donne leur signification (Source : CNRTL/CNRS).

Etymologie : verbe latin resilire (« rebondir »), fait sur re- et salire (« monter »).

Technique : Propriété particulière d’un métal ou matière synthétique consistant à revenir à sa forme initiale après avoir subi une déformation apparemment plastique (Source : Wiktionnaire). Exemple, les matériaux a mémoire de forme ont une forte résilience : « les branches de ces nouvelles lunettes sont à mémoire de forme ».

Marie Anaut (psychologue) : « En physique des matériaux (métallurgie), la résilience concerne l’évaluation de la résistance des matériaux à des chocs élevés et leur capacité d’absorber l’énergie cinétique sans se rompre. En informatique, la résilience est la capacité d’un système à continuer à fonctionner en dépit d’anomalies liées aux défauts de ses éléments constitutifs. En Sciences Humaines (psychologie, sociologie…), la résilience peut être considérée comme un processus dynamique impliquant l’adaptation positive dans le cadre d’une adversité significative. Du point de vue psychologique, la résilience se révèle face à des stress importants et/ou cumulés, face à des traumatismes ou des contextes à valeur traumatique ». (Anaut, Marie. « Le concept de résilience et ses applications cliniques », Recherche en soins infirmiers, vol. 82, no. 3, 2005, pp. 4-11).

 

Ressources

100 resilient cities